mercredi 1 octobre 2014

Rogues

Anthologie centrée sur les fripouilles, Rogues propose 21 nouvelles inédites couvrant l’ensemble des genres des littératures de l’imaginaire.

Après une introduction de George R. R. Martin, la première nouvelle du recueil, "Tough Times All Over" de Joe Abercrombie, se déroule dans la cité médiéval de Sipani. La nouvelle utilise la technique du MacGuffin, dans ce cas un mystérieux paquet, qui, volé au courrier qui le transportait, passe de main en main en faisant découvrir au lecteur une belle brochette de malandrins. Une nouvelle fort sympathique, même si le MacGuffin se devine dès le début.

"What Do You Do?" de Gillian Flynn se déroule de nos jours. Une prostituée reconvertie dans la voyance et le nettoyage spirituel, autrement appelé « utiliser la crédulité des gens pour se faire de l’argent ». Mais voila, quand une femme des beaux quartiers vient lui demander de l’aide avec sa maison, et son beau-fils adolescent, elle arrive dans une maison réellement hantée ; à moins qu’il ne s’agisse d’une manipulation de la femme ; ou de l’ado… Une nouvelle très agréable et rondement mené.

"The Inn of the Seven Blessings" de Matt Hughes a un petit côté vancien bien agréable. Un voleur tombe par hasard sur une statuette contenant un vieux dieu de la chance affaiblie. Un peu forcé par ce dernier, il se lance dans une mission risquée pour sauve le propriétaire de la statuette, puis le dieu lui-même. Une nouvelle légère fort sympathique.

“Bent Twig” de Joe R. Lansdale est une nouvelle sur les personnages de la série Hap et Leonard (que je n'ai pas lu). Se déroulant à notre époque, Hap et Leonard forment un duo assez violent. Dans cette nouvelle, ils vont récupérer une de leur proche (une jeune fille droguée et ancienne prostituée) qui a disparu. Dans une petite ville américaine, leur enquête les mènera dans un ancien cinéma où la pègre local, et les officiels corrompus se réunissent. Une nouvelle violente et rondement menée.

“Tawny Petticoats” de Michael Swanwick se déroule dans une Nouvelle-Orléans parallèle où la science est légèrement différente de la notre et a produit, entre autres, des hommes animaux , une drogue transformant les gens en zombies (vodoo style) et des encres rendant les billets de banque infalsifiable. C'est dans cette ville que deux escrocs s'associe avec une jolie jeune femme afin de monter un flan aux trois parrains de la ville afin de leur extorquer une grosse somme d'argent. Un plan compliqué et dangereux qui ne marchera pas comme les deux escrocs l'avaient escompté. Une nouvelle réjouissante à lire.

“Provenance” de David W. Ball est centré sur l'histoire d'un tableau qui est vendu à un collectionneur aux États-Unis. La manière dont le tableau a été perdu, puis retrouvé, puis trimballer de part le monde, le tout avec un petit twist final est sympathique, même si je dois avouer que je ne suis pas directement rentrer dedans dès le début.

“The Roaring Twenties” de Carrie Vaughn se déroule, de nos jours, dans un bars fréquenté par des créatures surnaturelles. Deux femmes, dont la mystérieuse Mme M., aident un couple à prendre la tangente. Utilisant pour se faire, divers tactiques dignes de grands escrocs, même si Mme M. aurait pu faire tous cela grâce à sa magie; une lecture plaisante.

En débutant la lecture de “A Year and a Day in Old Theradane” de Scott Lynch, je m'attendais à une histoire se déroulant dans l'univers des Gentlemen Bastards, ma surprise fut grande (et bonne) de constater que cela n'était pas le cas. Se déroulant dans la ville de Theradane, la nouvelle suit un groupe de voleurs, retraités et qui ont acheté leur sécurité au parlement de mages de la ville, qui doit reprendre du service depuis qu'une des leurs a, dans un moment d’ébriété, insulté un des mages de la ville. Cette dernière, afin de conserver sa liberté, doit, en l'espace d'une année, voler une rue ! Une nouvelle truculente qui est un vrais bonheur à lire.

“Bad Brass” de Bradley Denton se déroule de nos jours dans un lycée américain. Un petit voleur/escroc revient dans sa ville d'origine pour travailler comme remplacent dans le lycée dirigé par son ex-femme. Au passage s'il peut voler un peu d'argent à un groupe de lycéens qui cherchent à revendre les instruments du cours de musique... Une nouvelle sans fantastique fort sympathique.

“Heavy Metal” de Cherie Priest est une sympathique petite nouvelle qui, de mon point de vue, ne rentre pas dans le thème de l'anthologie. Apparemment située dans un des univers de l'auteur, la nouvelle voit un enquêteur se rendre dans une petite ville minière afin de lutter contre une créature qui a noyé, dans l'ancienne mine, deux étudiants.

“The Meaning of Love” de Daniel Abraham est une nouvelle de Fantasy se déroulant dans un quartier d'une ville "en dehors de la loi". Un prince qui s'y cache demande à son homme de confiance et ami de libérer une esclave dont il est tombé amoureux. Une nouvelle avec un plan tordu, un empoisonneur et du poisons.

“A Better Way to Die” de Paul Cornell est une histoire assez plate et alambiquée se déroulant au XIX siècle au Royaumes-Unis, dans un monde où les puissants peuvent atteindre des mondes parallèles. Un vielle espion doit faire face à son double plus jeune, amené depuis une réalité parallèle, lors de son service pour la couronne. Une histoire tiré d'une série de romans (si j'ai bien compris) et qui en l'état est très frustrante car toutes les clefs pour la comprendre ne sont pas totalement données.

“Ill Seen in Tyre” de Steven Saylor se déroule dans la série de romans de l'auteur dans une antiquité de fantasy où un jeune homme et son précepteur voyagent afin de voir les sept merveilles du monde. Lors d'une escale à Tyr, la ville natale du précepteur, ce dernier souhaite faire l'acquisition d'un ensemble de livres de magie liés aux exploits des héros locaux : Fafhrd et le Souricier Gris. Construit comme un hommage aux personnages de Fritz Leiber (dont les finesses m'ont sans doute échappées vu que je  n'ai jamais lu Leiber), la nouvelle est agréable à lire.

“A Cargo of Ivories” de Garth Nix suit une aventure de deux personnages déjà présents dans d'autres oeuvres de l'auteur (que je n'avais jamais lu) : un mage immortel qui est une marionnette et son compagnon. Les deux compères, dans cette aventure, cherche à récupérer une caisse contenant des figurines en ivoire dont certaines sont des portes d'entrée dans le monde pour des dieux jugés dangereux; le but est de détruire ces figurines. Lors du cambriolage de la demeure où est gardé la caisse, une rencontre avec une jeune voleuse et le réveil, accidentel, de l'un des dieux va compliquer l'affaire. Une nouvelle plaisante.

"Diamonds From Tequila” de Walter Jon Williams est narré à la première personne et se déroule au Mexique sur le set d'un film d'action. L'acteur principal, le narrateur, décide d'agir suite au meurtre d'une des actrices, sa supposée petite amie. Son enquête le mènera vers un des membres de la production qui, grâce à une imprimante 3D, pourrait légèrement changer le fonctionnement du trafic de drogue. Évidemment tous cela ne se fait pas sans une bonne dose de cynisme, de coups tordus et de gros sous. Une très bonne nouvelle.

“The Caravan to Nowhere” de Phyllis Eisenstein suit un de ses personnages : un ménestrel, dans un monde de Fantasy, ayant la capacité de se téléporter à tout endroit qu'il a déjà visité / vu. Dans cette nouvelle, il traverse un désert avec une caravane de marchand. Lors de l'escale dans une oasis au milieu du désert, afin de de récupérer du sel et une mystérieuse drogue que l'on trouve dans des grottes à proximité le ménestrel et le chef de la caravane doivent faire face à un complot. Une nouvelle divertissante.

“The Curious Affair of the Dead Wives” de Lisa Tuttle est une sympathique nouvelle "Sherlok Holmes style" (un autre duo de détectives, un homme, une femme, à la même époque) qui suit une enquête sur la mort supposé d'une jeune fille et d'un homme d'affaire qui l'aurait en fait enlevé...

“How the Marquis Got His Coat Back” de Neil Gaiman se déroule dans l'univers de Neverwhere, Londres dans laquelle les différentes stations de métro sont le siège d'un monde caché et magique. Dans cette sympathique nouvelle (qui l'est bien plus lorsque l'on a lu le roman), le personnage du Marquis de Carabas passe par différente tribulation afin de récupérer son manteau.

“Now Showing” de Connie Willis est une critique du système "d'entertainment" contemporain. Se déroulant dans un futur très proche, la nouvelle suit les pérégrinations d'une jeune fille dans un centre-commercial/cinéma multiplex pour arriver à voir un film. Son ex et ce qui semble une conspiration de la part du multiplex semble ne pas vouloir lui permettre de voir le film. Une nouvelle un peu déroutante au début mais au final très intéressant.

Premier texte que j'ai l'occasion de lire de Patrick Rothfuss, “The Lightning Tree” est une très bonne surprise. Suivant les pas d'un garçon d'auberge qui rend de menus services (mensonges, conseils, voir actions) pour les enfants de la bourgade, elle propose au fil de la lecture une intrigue prenante et un personnage principal qui prend de la profondeur au fils des pages.

"The Rogue Prince, or, a King’s Brother" de George R. R. Martin narre, du point de vue d'un historien, l'histoire du prince Daemon Targaryen. Situé dans le monde de la série A Song of Ice and Fire,et se déroulant plusieurs centaines d'années avant les événements de la célèbre série, la nouvelle est agréable à lire et montre les divers intrigues se déroulant à la cours des Tagaryen. Presquel , à la novella "The Princess and the Queen, or, the Blacks and the Greens" (que je n'ai pas lu), elle manque juste d'un fin satisfaisante.

Au final c'est grosse anthologie (une trentaine d'heures dans sa version audio) contient de nombreuses bonnes nouvelles et est un vrai plaisir à lire.

Avec quelques auteures (Carrie Vaughn, Gillian Flynn, Cherie Priest, Phyllis Eisenstein, Lisa Tuttle, Connie Willis) le recueil rentre dans le cadre du challenge SFFF au féminin

http://ledragongalactique.blogspot.ch/2014/03/challenge-sfff-au-feminin.html?showComment=1394271167545#c7928591275848414423

1 commentaire:

Guillmot a dit…

Ouais l'hommage à Leiber est très bien vu à en lire le synopsis. Après c'est le problème de l'édition française actuelle qui considère Leiber comme inutile, forcément, le français lit peu ses classiques, dommage pour nous.